Résolument bioptimistes

Résolument bioptimistes

Il y a des raisons de nous sentir découragés ! Mais on ne va pas ici se lancer dans un inventaire à la Prévert de ce qui cloche. Les constats alarmants sont faits, refaits, et de plus en plus étayés par des études sérieuses. Merci au passage aux chercheurs pour l'état des lieux, préalable indispensable à toute réaction.

 

Face à ces réalités, le but n'est pas non plus de sombrer dans un optimisme béat, du style méthode Coué ou « je vais bien, tout va bien ». Veillons aussi à ne pas nous voiler la face en nous plongeant la tête dans la sable. Il s'agit encore moins de regarder du côté de ceux qui pensent à la conquête de Mars, future planète B pour élite sûre de son salut.

 

Regardons plutôt ce qui incite à s'intéresser, plus que jamais, à la planète AB et à ses victoires. Ce sigle AB pour agriculture biologique ne vient pas de nulle part. Un coup d'oeil dans le rétro nous montre que tout ou presque était bio il y encore moins d'un siècle. Des changements sont déjà intervenus après la première guerre mondiale, suite à la reconversion de l'industrie chimique militaire. Cependant, c'est surtout au cours des quelques décennies de l'après-1945 que le monde a rapidement basculé vers l'agro-chimie.

 

Comme c'est dans le monde occidental que les mutations ont été rapidement initiées, c'est aussi sans surprise en Europe de l'ouest que les premières remises en cause se sont fait jour. Il est réconfortant de constater que face aux excès de certaines nouvelles pratiques, des paysans et citoyens critiques se sont dressés et fédérés. Après l'anthroposophie de Rudolf Steiner, née en 1924, d'autres courants ont émergé au milieu du 20ème siècle.

 

De fil en aiguille, un premier cahier des charges a vu le jour en 1972, jetant les bases de la charte AB actuelle qui a été formalisée en 1985 au niveau national (et en 1991 pour l'UE). Tous ces efforts louables de structuration sont le socle sur lequel les avancées actuelles s'appuient. Cette mise en réseau, ces échanges de pratiques ne se sont en effet jamais interrompus.

 

C'est ainsi que des acteurs importants tels que l'Agence Bio, créée en 2001, portent la filière notamment par les échanges de savoirs, de pratiques, mais aussi par la communication autour de ce qu'est la bio. Réjouissons-nous de la récente pérennisation de l'Agence Bio ! Et gardons un œil vigilant sur les projets qui pourraient détricoter ce si beau maillage.

 

Si cette victoire d'ampleur nationale nous a réjouis récemment, sachons travailler à des victoires locales. Un magasin qui ouvre, ce sont des débouchés en plus pour les producteurs locaux. Une épicerie solidaire qui est soutenue, ce sont des produits bio qui sont proposés à toujours plus de citoyens. Des fonds débloqués suite à la tempête Ciaran, ce sont des promesses fermes qui deviennent des actions concrètes. Ces derniers exemples sont tous liés à l'action de Finisterra. Ils vous montrent la cohérence des pistes proposées par le réseau bio, à tous les niveaux. De quoi s'atteler à la tâche, en gardant le sourire.

 

© SA Finisterra